samedi, 30 juillet 2011

Ski à ARPA

Avec l'hiver (hémisphère sud !) et la neige, l'idée de faire du ski me trottait dans la tête depuis un moment. Mercredi, Tiago, le doctorant avec lequel je travaille ici, vient me dire que je pourrais aller avec lui à la statoin Arpa pour faire du cat-skiing, du ski où tu montes avec le ratrack (dameuse pour nos amis français) et tu descends à ski. Ma réponse ne pouvait qu'être : "Avec plaisir !!!"

On s'est donc retrouvés vendredi matin à 6h45 devant chez moi pour aller à la station. Rien que la route d'accès est mémorable. Une belle piste nécessitant un bon 4x4...

Parti de Santiago sous les nuages, la montée nous donne suffisamment de hauteur pour passer bien au-dessus de la mer de brouillard... Trop beau !


Et finalement tu arrives à la station, qui ressemble à ça.


Juste deux cahutes bien encastrées dans la montagne pour les protéger des avalanches. De quoi se changer pour ensuite charger sur les ratrack.

Et continuer de prendre de la hauteur...


Ah un petit mot sur la station ! En gros, tu monte sur le Cerro Blanco, à 3610 m, et ensuite t'as un certain nombre de couloirs que tu peux skier. Le tout encadré par 3 guides connaissant bien le coin.

La vue depuis le sommet...


et de l'autre côté

Et de ce côté-ci, on voit l'Aconcagua, le point culminant de la cordillères des Andes avec ses 6962 mètres de haut (la montagne au bout de mon doigt).


Photo de groupe avant la première descente.


Et c'est parti pour du pur plaisir !!!

Bon la neige n'était pas hyper-poudreuse partout, mais à certains endroits, c'était vraiment super ! Et une fois arrivé en-bas, le ratrack a eu le temps de redescendre également et c'est reparti pour un tour. Le package comprend 5 descentes. Il faut savoir que le prix normal pour les touristes est d'environ CHF 260.-. Pour les chiliens, c'est 60'000 pesos (quelques CHF 110.-). Et pour l'occasion, on a pu profiter d'une offre spéciale de moitié prix sur le prix chilien ! Autant dire que c'était vraiment une bonne affaire ! ;-)


Et à chaque arrivée au sommet, c'est décharger les skis, petit briefing pour la descente et let's go !

Quelques photos de groupes


Là c'est une photo avec Tiago (en vert), sa femme et son frère. Vraiment super sympas !


Durant la montée en ratrack


Tiago et Gonzalo

Et pour finir cette magnifique journée, un super couché de soleil !

Cours avalanche - partie 1

Durant cette semaine, j'ai suivi deux jours de formation avalanches pour préparer les campagnes de mesures sur le terrain des prochaines semaines (le but étant de connaître les dangers pour éviter les accidents et également pouvoir réagir si quelque chose devait arriver).

La première journée s'est déroulée en salle de cours ici à l'université. Connaissant déjà pas mal la théorie, entre cours avalanche du Club Alpin et cours de Physique de la neige du semestre dernier, j'ai pu me concentrer sur la compréhension de l'espagnol. Un super exercice tout en rafraichissant des notions super intéressantes.

Puis, le mercredi, c'était pratique sur le terrain. Là c'est le premier contact avec les DVA (Détecteur de Victimes d'Avalanches) pour la plupart du groupe...

Puis plusieurs exercices pratiques comme ici l'évacuation de la neige avec la méthode du "V", c'est-à-dire que le premier jette la neige vers l'arrière, celle-ci étant reprise par les suivants et ainsi de suite, permettant d'atteindre la victime une fois son emplacement identifié par le côté plutôt que de creuser par-dessus au risque de l'étouffer.

On a également effectué deux "Rutschblock-test", tests de stabilité du manteau neigeux. L'idée est d'isoler un bloc de neige d'environ 2 mètres sur 2 mètres et environ 1.5 mètres de profond. Là c'est la partie préparation.


Une fois le bloc isolé, il s'agit d'aller sur le bloc et de voir quand et où la rupture se produit. La localisation permet d'identifier la couche faible du manteau neigeux, alors que la force nécessaire à faire partir le bloc donne une indication de sa fragilité. Si le propre poids d'un homme suffit à faire partir le bloc, la sensibilité est plus importante que si l'impact du saut de 4 étudiants est nécessaire comme sur la photo suivante.


Semaine prochaine, sortie randonnée sur le terrain pour la partie plus lecture du terrain et évaluation du danger.

mardi, 26 juillet 2011

Sortie sur le Cerro Provincia

Pour mon deuxième week-end chilien, j'ai eu l'occasion de monter sur le Cerro Provincia avec un couple rencontré jeudi soir au club de montagne de Santiago. Laurent est français et Brunella est itallienne et ils vivent depuis 6 mois à Santiago. Floriant, le frère de Laurent, de passage à Santiago, était également du groupe. Petite photo des 4 pour commencer.


Le sommet n'est pas très élevé, avec ses 2750 mètres d'altitude. Par contre, sa situation dominant tout Santiago offre une vue sur la ville vraiment impressionnante. L'appartement dans lequel j'habite se situe à 1 km devant la colline située au centre à gauche du plateau (le Mont Cristobal).


Le but du week-end était de monter le premier jour, dormir en-haut et redescendre le dimanche. Une fois arrivé sur le sommet, nous avions pas mal de temps devant nous, alors j'ai proposé de faire un igloo. Malheureusement, avec le soleil baissant à l'horizon, et la neige devenait rapidement plus froide et plus dure, c'est-à-dire d'autant plus difficile à travailler pour un igloo, il fallait faire vite.


Petite pause pour boire l'eau issue de la neige fondue du sommet. Fait soif !


Peu avant la tombée de la nuit, l'igloo était terminé et c'est seulement alors que j'ai vraiment profité de la belle vue nocturne sur la grande Santiago, qui compte avec l'agglomération quelques 7 millions d'habitants.


Après un bon plat de pâtes au thon, il était temps d'aller se coucher. On s'est donc installé avec Floriant dans l'igloo. Super bonne nuit dans un igloo qui non seulement te protèges à merveille du vent mais en plus offre une température bien meilleure que dehors.


Et encore une petite photo le matin avant de partir...


A la descente, on a presque plus profité de la vue avec la ville en arrière-plan qu'à la montée.

Parfois difficile à distinguer entre brume et smog, la vue depuis le sommet ne rassure toutefois pas quant à la qualité de l'air de la ville. Le premier jour, le smog, qui ne couvrait le matin que la partie ouest de la ville, a finit par la couvrir complètement... Le deuxième jour, c'était plus des nuages bas, mais pas moins rassurant pour autant !

Aller, encore une photo de la ville !


Et pour terminer, une photo du condor qui est venu nous faire une véritable démonstration de vol d'une dizaine de minutes, passant parfois à seulement quelques dizaines de mètres de nous, vraiment magnifique! On aurait vraiment dit qu'il se plaisait à se faire prendre en photo. Malheureusement, je n'avais que l'objectif 50 mm. Je m'en voulais d'avoir laissé le 300 mm à la maison !!!


Voilà, encore un magnifique week-end comme j'espère qu'il y en aura d'autres ces prochaines semaines.

vendredi, 22 juillet 2011

Mon stage

Les raisons de ma venue au Chili sont nombreuses. Un des objectifs principaux est d'apprendre l'espagnol (j'y travaille et avec l'immersion, ça vient gentiment !). Toutefois, ce qui m'a mené au Chili plutôt que dans un autre pays, c'est les contacts de l'un de mes professeurs à qui j'ai demandé s'il connaissait quelqu'un en Amérique de Sud pour effectuer un stage cet été. Parti d'une adresse mail, me voilà assis sur ma chaise, avec ma première place de travail en tant que "chercheur" pour deux mois (cf. carte de l'université).

J'effectue mon stage dans le laboratoire de mécanique des fluides du département de Génie Civil, à l'Université du Chili à Santiago. En gros, je participe à deux expériences et vais également participer à des campagnes de mesures sur le terrain.

La première expérience concerne la fluidisation de particules pour étudier notamment le comportement d'écoulements pyroclastiques, mélanges à haute température de gaz, de vapeur d'eau et de particules solides (essentiellement des cendres), provenant des volcans. La vidéo qui suit illustre un tel écoulement sur l'île japonaise de Unzen (avec dans un premier temps la rupture d'un dôme, puis l'écoulement et finalement la représentation du danger que cela peut constituer pour la population).




La vidéo originale peut être visualisée sur la page suivante (pour une meilleure qualité).

L'expérience réalisée dans le laboratoire s'intéresse à l'effet de la fluidisation sur les particules granulaires (diamètre de 60 à 90 μm). En d'autres termes, on insuffle de l'air à la base d'une masse de particules, comme illustré sur la figure suivante.


L'air est insufflé par le bas et on peut observer, tout en haut, comme une "bulle". En effet, à travers cette fluidisation, on augmente la pression interstitielle (la pression de l'air entre les particules) et on donne ainsi à la masse un comportement très similaire à un fluide en compensant l'effet de la gravité (les grains solides se comportent alors comme de l'eau).

Ensuite, on ouvre très rapidement une porte coulissante à l'aide d'un poids que l'on libère manuellement et qui tire vers le haut ladite porte. Ainsi, on libère le flux de particules en direction de la rampe d'écoulement visible sur la photo ci-dessous, présentant l'expérience dans son intégralité.


Lors de l'expérience, on filme le comportement de l'écoulement et on mesure la pression en plusieurs points du fond (5 capteurs de pression pour l'instant, j'attends de pouvoir installer plus d'emplacements pour avoir une meilleure connaissance de l'évolution de la pression avec le temps et l'espace (le long de la rampe)). Voici ce que donne la vidéo (un peu sombre mais suffisant pour extraire numériquement la hauteur en tout point avec le temps - merci Matlab !).




Pour résumer, en très rapide, le but pour les prochains semaines est de suivre l'évolution du maximum de pression le long de la rampe. Pour m'expliquer un peu mieux, l'air qu'on a insufflé au début augmente la pression entre les particules. Après l'ouverture de la porte coulissante, les particules ne sont plus soumises au flux d'air et la pression diminue avec le temps (elle diffuse vers le haut). Avec l'expérience, on essaie de regarder si on peut trouver une correspondance entre la diffusion de cette pression et un certain temps caractéristique de l'écoulement.

Bref, vous aurez probablement pas tout compris, moi-même je suis encore en train de lire des articles pour me mettre à niveau. C'était plus pour vous donner une idée de ce que je fais ici.

Pour finir, je dirai encore qu'on a eu une réunion hier pour préparer la suite, tenue presque entièrement en espagnol et j'ai presque tout compris ! Répondre en espagnol est certes plus difficile, mais la compréhension orale vient quand même assez rapidement.

Je vous présenterai l'autre expérience dans un autre message. La semaine prochaine, cours de formation avalanche (un jour de théorie et 2 jours de pratique dans la neige), en vue des campagnes de mesures qui suivront, essentiellement des mesure de profondeurs de neige et d'autres paramètres. Je crois que savoir skier sera une de mes qualités lors de ce stage... ;-) que j'espère exploiter à fond ces prochaines semaines!!!

lundi, 18 juillet 2011

Première rando chilienne

Pour mon premier week-end, j'ai eu la chance de pouvoir profiter du beau temps et réaliser ma première ballade dans les Andes. Parti avec 3 étudiants de l'université (Simone, l'autre Suisse du labo, et 2 Chiliens), nous sommes sortis de Santiago en voiture (une petite heure).

Le départ s'effectue à travers un paysage relativement sec, composé d’arbustes suggérant un climat sec dans la région, malgré l'humidité élevée du jour. L'impression n'est pas trompeuse puisque la région de Santiago reçoit en moyenne moins de 350 mm de pluie par an (pour comparaison, Genève en reçoit presque 3 fois plus) [Wikipédia].


Et cela est confirmé un peu plus tard, alors que nous avons déjà atteint la neige, par la présence de cactus. Lorsque je vois le premier, je dis aux autres combien cela me surprend de voir des cactus dans la neige et un des deux chiliens dit en espagnol : " Des cactus ?! Ah ouai !!! " Je n'étais visiblement pas le seul à trouver cela bizarre.

Et les cactus ne sont pas petits...


L'ascension nous fait gagner quelques 1500m d'altitude, pour atteindre un peu plus de 200m, avec la neige devenant de plus en plus présente (jusqu'à bien un demi-mètre de neige par endroit). Oui oui, on vient bien de tout là-bas en-bas...


Et enfin, nous arrivons au col (l'objectif était de faire un sommet, à une heure du col, mais le temps nous manque, le Chili jouant à 18h15, on ne peut se permettre d'arriver en retard à Santiago....)


Petite photo de groupe et repas de midi avant de redescendre.


Durant la descente, Simone aperçoit à 20 mètres un lapin (peut-être un lièvre, mais selon les autres, bien un lapin). Je m'élance à sa poursuite et il se cache dans un bosquet. Je m'en approche et le voilà qu'il se remet à courir... 3 mètres pour s'arrêter à nouveau. Me regarde, ne sais que faire, la neige l'empêchant de se déplacer facilement. Il semble terrorisé et surtout complètement épuisé par son déplacement dans la neige. Il est à 10 mètres de moi, je crois bien que je pourrais l'attraper et ainsi rapporter le repas pour le soir. La pitié me prend et je me dis que l'épuiser encore plus n'est pas nécessaire. Aller, je te laisse te reposer. Je récupère tranquillement mon sac, et redescends vers les autres. La photo ! Il est déjà trop tard, l'échange sera resté au niveau de regard, le souvenir en est d'autant plus beau. Curieuse histoire que cette pseudo-chasse au lapin...

Et voilà que nous sommes arrivés à nouveau au point de départ, après une magnifique journée à la montagne. J'espère qu'il y en aura d'autres du même genre !


Et pour info, le Chili a perdu 1-2... (vraiment pas mérité, mais finalement, seul le score compte !). Donc plus de news de foot dans les prochains messages.

jeudi, 14 juillet 2011

Mouvement étudiant chilien

Depuis plusieurs semaines, les étudiants chiliens protestent contre le système national d'éducation. Il faut savoir que contrairement à ce que nous avons en Suisse ou dans d'autres pays européens, le système est partagé entre public et privé, autant au niveau secondaire qu'au niveau universitaire.

Selon ce que j'ai compris, au niveau secondaire, ceux avec des moyens peuvent s'offrir les collèges privés et les autres doivent aller dans le système publique, beaucoup moins bien. Ensuite, à l'université, c'est l'inverse, ceux ayant eux la chance d'avoir une bonne éducation peuvent aller dans les universités publiques, plus difficiles et meilleures alors que les autres doivent payer pour les établissements privés.

En gros, cela résulte notamment en un endettement de nombreux étudiants, le système permettant un payement la formation une fois terminée.

Les revendications concernent surtout un changement de tout cela, avec un système publique plus fort, plus performant et plus accessible (notamment le rachat des collèges privés pour avoir tout le secondaire publique). Pour montrer un peu jusqu'où cela peut aller, les universités privées (et y'en a beaucoup à Santiago !) n'ont pas le droit de gagner de l'argent. Alors elles ont toutes une organisation interne où l'université paye pour la location des locaux à une entreprise "soeur", appartenant aux propriétaires de l'université, permettant ainsi de dégager des bénéfices... Et pourquoi cela ne change pas ? Parce que le ministre de l'éducation est un ancien directeur... d'une université privée !

Bref, assez écrit, voici quelques photos !


La manifestation était très festive, avec musique et danse


Y'avait du monde....


" Merci de lutter pour notre éducation"


Et comme toute manif, à la fin, elle a opposé étudiants et police


Un véhicule des forces de l'ordre droit sorti d'une partie de "paint-ball" !


Et à la fin, la cavalerie s'est occupée de dissiper la foule...

Bref, une bonne pause de midi dans les rues de Santiago pour la bonne cause ! ;-)

Première semaine

Voilà déjà la première semaine de travail qui arrive au bout. Le moment pour mois de vous donner quelques nouvelles d'ici.

Mes journées sont rythmées par un départ de la maison avec Cristobal, le Chilien chez qui j'habite pour aller déjeuner sur le chemin du métro. Ensuite, journée de travail jusque là toujours entrecoupée par je ne sais quoi, entre discussions avec les étudiants chiliens, aujourd'hui une manif (prochain post) et les expériences dans la halle d'hydraulique. Et le soir, souper à l'appartement ou comme mardi soirée foot et danse.

Tout d'abord, foot parce qu'actuellement, c'est la Copa America, l'équivalent de notre Euro mais pour l'Amérique du Sud. Et le Chili est assez en forme cette année, alors les attentes du pays sont grandes. Ayant terminés premiers de leur groupe, ils espèrent aller loin (quart de finale dimanche). On a donc été voir le match dans un bar pour prendre l'ambiance. Le 1-0 de la délivrance est arrivé dans les dernières minutes du match, autant dire que le Chiliens étaient heureux !


La soirée s'est terminée avec une initiation pour moi à la Cueca, la danse traditionnelle et folklorique du Chili. Homme et femme dansent en couple, avec une certaine distance, les deux tenants chacun un foulard dans leur main. La danse consiste plus en un jeu de séduction pour l'homme qu'une véritable danse. Chaque danse dure 2-3 minutes, avec plusieurs étapes bien définies. C'est assez drôle. Pas de superbes photos mais voilà ce que ça donne...

Avec Simone, une étudiante suisse à Santiago depuis plusieurs mois


Et après 2 ou 3 essais, on commence à mieux se débrouiller !

Voilà, pour le week-end, je prévois d'aller à la montagne, sortir un peu de cette grande ville où l'air n'est pas génial et surtout aller profiter de prendre le soleil ! Et découvrir les Andes...